Interview exclusive : Se démarquer du ‘’virage idéologique, réducteur et caricatural’’ pour sauvegarder la patrie !

Par : Réalisée par Elh. M. Souleymane l'Autre Républicain
Dernière mise à jour: 02 Mar 2024

« J’appelle donc solennellement le Général Tchiani à la sagesse, en évitant de se laisser entrainer dans une aventure sans lendemain », déclare Monsieur Aminou Laouali

Aminou Laouali est Coordonnateur de SOS-Civisme-Niger. Ancien leader de l’USN, Rapporteur Général de la Commission politique de la Conférence nationale souveraine, ‘’le Grand camarade’’, adepte des grands débats a choisi de faire carrière dans la société civile responsable œuvrant pour l’enracinement des valeurs démocratiques. Diplômé en philosophie et en gouvernance, il a été Directeur pays d’un programme américain sur les questions de gouvernance, de paix et de cohésion. A travers cette grande interview, il décrypte sans complaisance les questions brulantes d’actualité comme l’avènement du coup d’Etat du 26 juillet, la gouvernance démocratique, les relations du Niger avec les autres pays et les enjeux de la transition.


L’Autre Républicain : Vous êtes un grand témoin de notre processus démocratique pour avoir été rapporteur général de la Commission politique de la Conférence nationale souveraine. Aujourd’hui, avec la 5ème irruption de l’armée, le discours des nouveaux maîtres et de leurs soutiens a tendance à attribuer au régime démocratique la responsabilité de la régression ou du non-développement du Niger. Quelle appréciation faites-vous de ces allégations ?



Aminou LAOUALI : L’expression de “grand témoin“ est pertinente pour désigner celui qui était présent au moment des évènements, qui a observé leur déroulement sans parti pris particulier et qui, pour cela même, peut en parler avec une certaine autorité, à la manière des Historiens. Or, je ne suis pas « un grand témoin », mais plutôt « un des acteurs » du processus de démocratisation des années 1990-91 au Niger, avant d’être Rapporteur Général de la Commission Politique de la Conférence Nationale Souveraine, puis membre du Comité Adhoc Chargé de l’élaboration du Cahier des Charges de la période de Transition.


Pour revenir à votre question, je pense plutôt que les « nouveaux maîtres » du pays, comme vous les appelez, ont clairement soutenu que le régime démocratique correspond à l’aspiration profonde du peuple, mais qu’il a été dévoyé par le régime renversé « au profit des intérêts privés et étrangers » ; et que l’objectif principal du coup d’Etat militaire est de redéfinir un nouveau modèle de démocratie pour la défense des intérêts du Niger et de sa souveraineté, pendant « une période de transition ne pouvant excéder une durée de 3 ans ». Dans ce sens, je me contente de rappeler les propos du Général Tchiani, dans son tout premier Message à la Nation, le 28 juillet 2023, sur les antennes de Télé Sahel. « Le CNSP », a-t-il déclaré, « adhère pleinement au principe du choix libre des gouvernants par le peuple. Mais, pour que le peuple puisse choisir ses dirigeants, il faut un régime dans lequel une véritable alternance est possible et dans lequel la société civile peut librement s’exprimer et manifester sans être inquiétée.

Les soutiens massifs des populations au CNSP au Niger, comme chez nos frères Maliens, Burkinabè et Guinéens, entre autres, traduisent, non pas le désir d’une gouvernance autocratique, mais un désir de démocratie véritable porteuse de bien-être pour tous. Nous en sommes parfaitement conscients ».


Cette analyse de Tchiani correspond à la réalité ; car, le coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023 a été massivement soutenu parce que le régime de la 7ème république n’était plus un régime démocratique, du moins à partir de 2016, mais une sorte de dictature civile, orientée vers l’enrichissement spectaculaire d’une oligarchie et la défense des intérêts économiques et géostratégiques des puissances étrangères, en particulier, du gouvernement français

Cela étant, il convient également de souligner que « les soutiens » du coup d’Etat militaire n’ont pas tous la même motivation, et ne sont donc pas à mettre dans le même panier. Certains, qui ont été traqués, embastillés et malmenés à tort ou à raison par le PNDS-Tarraya, ont cru comprendre le coup d’Etat militaire comme une opportunité pour reconquérir le pouvoir ; d’autres, comme Mahamadou Issoufou, ont espéré une « transition de courte durée », probablement ne dépassant pas 6 mois, telle que suggérée par l’Algérie et les Etats Unis d’Amérique, pour reconstituer leur parti politique et se relancer dans les combines politiciennes habituelles ; d’autres encore, heureusement les plus nombreux, ont soutenu le coup d’Etat, convaincus à priori que les militaires mettront rapidement fin aux groupes armés non-étatiques (GANE), puis instaureront, dans un délais de 3 à 5 ans, « une démocratie véritable porteuse de bien-être pour tous ».


Aussi, je suggère de considérer que ceux qui pensent que la démocratie serait responsable du sous-développement du Niger, constituent une infime minorité de Nigériens. Cette infime minorité se décompose elle-même en plusieurs sous-catégories : ceux qui confondent le processus démocratique et la conférence nationale à la figure de certains acteurs ; ceux qui assimilent le régime démocratique à ce qu’ils ont vécu au cours des 12 dernières années, voire même à la personne de Issoufou Mahamadou ou de Bazoum Mohamed. Les plus « éclairés » parmi cette infime minorité sont ceux qui pensent que le processus démocratique et la conférence nationale souveraine ne sont que des résultats mécaniques du « discours de la Baule », lui-même conséquence de l’effondrement de l’empire soviétique et du Mur de Berlin, marquant ainsi la fin de « guerre froide » et l’hégémonie occidentale. Et puisqu’ils sont « éclairés » et que je fais entièrement confiance à leur savoir, je les renvoie à l’ouvrage pluridisciplinaire de Pr Abdoulaye Sounaye, « Islam et modernité, contribution à l’analyse de la ré-islamisation au Niger », L’Harmattan, 2016, dans lequel l’auteur a largement expliqué la signification et la portée, à la fois du processus démocratique et de la conférence nationale souveraine du Niger. 

L’Autre Républicain : A travers son interview du 11 février dernier, dans une sorte d’historiographie, le général Abdrahamane Tiani a justement fait le procès de la démocratie pour absoudre, pourrait-on dire, les régimes militaires. Peut-on concevoir le développement ou le progrès sans libertés ?


Aminou LAOUALI : J’ai effectivement suivi avec un réel intérêt, comme toujours d’ailleurs, l’interview du Chef de l’Etat à laquelle vous faites allusion ; et, au regard de ce qu’il a déjà dit sur la démocratie dans le Message à la Nation du 28 juillet 2023 cité plus haut, j’ai été vraiment peiné par ce nouveau virage idéologique, réducteur et caricatural, sur le processus de démocratisation et la conférence nationale, qu’on lui a fait emprunter. Il m’a semblé que ce nouveau narratif est probablement le résultat, soit de l’influence négative de certains de ses conseillers, soit la contamination due à la fréquentation du gouvernement malien, dont le Premier Ministre s’est « spécialisé » dans le dénigrement systématique du régime démocratique et l’apologie de la dictature militaire. Si cette tendance se maintient, je crains qu’elle n’annonce le début d’une aventure sans fin à laquelle il sera difficile de rallier la majorité des Nigériens. Car, s’il n’y aucun doute que la majorité des Nigériens sont dégoutés par la démocratie telle qu’ils l’on vécue, il n’en demeure pas moins qu’ils aspirent à une nouvelle forme de gouvernance démocratique « porteuse de bien être pour tous ». J’en appelle donc au sens de responsabilité du Général Tchiani.

Quoiqu’il en soit, en 1990-91, le combat pour la démocratisation au Niger n’était pas, pour nous, le résultat mécanique de l’effondrement du régime soviétique et du Mur de Berlin, ainsi que le discours tenu par le Président Français, François Mitterrand, à la Baule le 20 juin 1990. Très clairement, ces facteurs n’étaient à nos yeux, que des conditions propices à notre combat qui s’inscrit dans la ligne anti-impérialiste de l’USN (Union des Scolaires Nigériens).


En effet, la démocratie libérale pluraliste, pour laquelle nous nous battions, n’était pas une fin en soi ; mais, elle était une étape nécessaire de notre combat continu et plus large contre l’impérialisme international et le néocolonialisme, en vue de l’avènement d’une société indépendante et plus juste, orientée vers la satisfaction des besoins de tous, notamment, ceux des laissés pour compte, des « masses laborieuses » : les paysans, les ouvriers et les artisans. En tant qu’étape nécessaire devant se réaliser en plusieurs sous-étapes progressives, elle devrait passer par la remise en cause des politiques néocoloniales d’ajustement structurel (PAS) dictées par la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International (FMI), par la mise à mort du monolithisme politique et de la pensée unique incarnés par le MNDS-Parti-Etat, pour libérer les énergies créatrices des citoyens, asseoir un régime républicain légitime et redevable, engagé dans la transformation des forces productives et des moyens de production, permettant la modernisation de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, ainsi qu’une industrialisation systématique de l’économie. Dans notre schéma, on peut dire idéologique, ces transformations devraient pouvoir se faire en une décennie et aboutir à l’émergence d’une bourgeoise industrieuse et d’une classe ouvrière, y compris dans la paysannerie qui est « l’alliée naturelle » des scolaires nigériens qui en sont largement issus. Et ce sont ces laissés pour compte qui seront, à terme, la force motrice pour l’instauration d’une société véritablement démocratique, orientée vers la redistribution équitable des richesses nationales…

C’est pourquoi, la plateforme revendicative de l’UENUN (Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Niamey), présentée par le Comité Exécutif (CE) dirigé par Boukari Boudja et Moussa Tchangari, et adoptée en Assemblée Générale en décembre 1989, exige clairement du gouvernement « le rejet pur et simple du Projet Education 3 », composante éducative du plan d’ajustement structurel, qui consacre la privatisation de l’enseignement, la suppression des internats et l’institution du système de double flux. Ainsi, outre l’octroi des bourses et allocations à tous les élèves et étudiants, le recrutement des enseignants en quantité et en qualité, la construction des amphithéâtres et des salles de cours, le rejet du projet éducation 3, donc de la politique de la Banque Mondiale et du FMI, était le cœur de la plateforme revendicative pour la satisfaction de laquelle la marche pacifique du 9 février 1990 a été organisée et qui, comme on le sait, a été noyée dans le sang…


Paradoxalement, c’est Mamadou Tandja qui, au cours de son deuxième mandat, s’est rapproché du contenu que l’USN donnait à la démocratie, en affirmant l’autorité du pays sur ses ressources minières, en enclenchant la diversification des partenaires, en obligeant le Président Français, Nicola Sarkozy à venir au Niger pour renégocier le prix de l’uranium, en faisant de l’exploitation du pétrole une réalité et utilisant les fonds PPTE au service du monde rural, des femmes et des enfants. Son erreur, qu’il a lui-même finalement reconnue en la qualifiant de « ha’ou », est d’avoir voulu continuer à exercer le pouvoir à la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.

Il faut mentionner que le processus démocratique et la conférence nationale se sont déroulés dans le calme, parce que le Général Ali Saibou a compris qu’ils s’inscrivent dans un mouvement historique, en évitant la division de l’armée et l’éclatement d’une guerre civile. On doit constamment lui rendre hommage pour cette sagesse.


Je crois que c’est la même sagesse qui a conduit Mahamane Ousmane à éviter de lancer un mot d’ordre de violence populaire, alors qu’il était convaincu d’avoir gagné l’élection présidentielle de 2021 contre Bazoum Mohamed. Peut-être qu’il y’a une part de cette « sagesse » dans l’attitude de Issoufou Mahamadou face au coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023.


J’appelle donc solennellement le Général Tchiani à la même sagesse, en évitant de se laisser entrainer dans une aventure sans lendemain. Car, l’histoire des 30 dernières années nous apprend que ceux poussent les dirigeants à l’extrémisme, sont les premiers à les lâcher dès que le navire prend de l’eau. Si Mamadou Tandja était vivant et si Bazoum Mohamed pouvait parler, ils confirmeront sans hésiter cette vérité.


L’Autre Républicain : Il y a au Sahel, comme qui dirait, une sorte d’effet domino ou ‘’le péril militariste’’ pour reprendre Moussa Tchangari. Selon vous, est-ce un échec des démocraties ou la mal gouvernance qui justifierait la propension au ‘’tout militaire’’ dans la zone dites des trois frontières ?


Aminou LAOUALI : Les coups d’Etat militaires intervenus dans la zone dite des trois frontières sont, non pas l’expression d’un échec des démocraties, mais le résultat cumulatif de la corruption des régimes qui étaient en place et de l’insécurité grandissante dans les pays concernés.

En plus, ces coups d’Etat interviennent dans un contexte historique favorable, caractérisé par la perte progressive de l’hégémonie occidentale, la montée en puissance de la Chine et de la République de Russie et leur volonté de changer l’ordre mondial résultant des rapports de forces issus de la Seconde Guerre Mondiale. Comme tel, ce contexte offre jusqu’à trois principales possibilités : soit l’émergence d’un régime pro-BRICS, soit la mise en place d’un régime pro-Occidental, ou encore la construction d’un régime non-aligné, capable de coopérer à la fois avec les BRICS et les pays occidentaux. Je penche naturellement vers cette troisième option.


L’Autre Républicain : Aujourd’hui avec l’Alliance des États du Sahel (AES) animés des juntes militaires, d’aucuns pensent que la démocratie pourrait être remise en cause au Sahel surtout après leur retrait de la CEDEAO. Que répondez-vous ?


Aminou LAOUALI : Ceux qui le pensent n’ont pas tout à fait tort, il existe un risque réel que la démocratie soit remise en cause, surtout si l’Alliance des Etats du Sahel (AES) choisi d’opter pour le « tout-BRICS ou rien ». Certes, l’ordre issu de la Seconde est mort, mais le nouvel ordre recherché par les BRICS est encore à construire, et personne n’est, à ce stade, en mesure d’indiquer ce qu’il en sera, ni même de fixer un horizon temporel à ce nouveau bien légitime.

Dans cet espace d’inconnus, le réalisme commande à des Etats fragiles comme ceux de l’AES, d’opter pour le non-alignement, de coopérer avec tous les compétiteurs dans une logique de gagnant-gagnant. Cependant, l’AES est quasiment poussée dans les bras des BRICS par le gouvernement d’Emmanuel Macron qui, incapable de comprendre le contexte, pense pouvoir exercer, de gré ou de force, une tutelle sur les anciennes colonies françaises. En cela, Macron dessert la démocratie et travaille inconsciemment pour le compte de ses adversaires.


L’Autre Républicain : Après 7 mois aux commandes, peut-on dire que les arguments avancés par la junte pour justifier le renversement du président Mohamed Bazoum tiennent vraiment, selon vous ?


Aminou LAOUALI : Le fait que « la junte » ne présente pas, à ce jour, des résultats assez convaincants dans la lutte contre les groupes armés non-étatiques et la lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite et le blanchiment des capitaux des ténors de l’ancien régime, ne pourrait pas être un argument pour soutenir que les griefs contre le régime renversé étaient infondés. On pourra même dire que, dans la mesure où « la junte » était plus occupée et préoccupée par les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA et par la menace d’intervention militaire pour « rétablir Bazoum dans ses fonctions, qu’elle n’en a pas eu le temps.


Cependant, le fait est qu’on a la faucheuse impression de ne savoir où l’on va : le Programme dit de Résilience pour la Sauvegarde de la Patrie longtemps annoncé n’est pas adopté et publié, ce qui laisse l’administration publique dans la gestion des affaires courantes et les populations et les partenaires dans l’expectative ; les organes prévus dans l’Ordonnance portant organisation des pouvoirs publics pendant la transition ne sont pas mis en place, laissant ainsi un vide institutionnel qui ne favorise pas l’optimisation de la gestion des affaires publiques ; la période de la transition elle-même n’est pas connue, suspendue à la tenue maintes fois annoncée d’un forum national inclusif, etc. Une chose est de faire le coup d’Etat, une autre est de mettre en place un programme cohérent pour résoudre les problèmes justifiant le coup d’Etat.

L’Autre Républicain : A en croire les thuriféraires de la sauvegarde de la patrie, le Niger est désormais, à l’image du Mali et le Burkina Faso, un État souverain. Selon vous, est-ce que le fait de chasser la France et défier les organisations sous régionales et toute la communauté internationale suffit pour affirmer la souveraineté d’un État ?


Aminou LAOUALI : Le Niger n’est pas « désormais » un Etat Souverain. Il l’était nominalement depuis 1960, en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.


Pour décontextualiser les choses, cette attitude, qui risque d’être une politique en soi, de défiance vis-à-vis des organisations sous régionales, de la France, de l’Union Européenne et même de l’ONU, n’était pas la posture de départ des militaires ayant pris le pouvoir au Niger. Lorsqu’ils ont pris le pouvoir, ils cherchaient « la compréhension », « l’acceptation » de la communauté internationale, et pour cela même, ils ont affirmé « respecter tous les engagements internationaux auxquels le Niger a souscrit », ils ont demandé à dialoguer pour « transition de courte durée, dans un délai raisonnable ». J’ai alerté, à l’époque, sur la nécessité d’accepter le fait accompli et d’aller vers « une transition d’un délai raisonnable ». Mais, précisément, le gouvernement français et les organisations sous régionales ne voulaient rien entendre : ils ont pris les sanctions illégales que vous savez et menacer d’intervenir militairement pour « réinstaller Bazoum dans ses fonctions ». Dès lors, ce que sont devenus les membres du CNSP aujourd’hui est un produit achevé de la politique censée les combattre. Il en est de même de la coopération avec la Russie. Au départ, un des responsables autorisés du CNSP a même déclaré que « pas de France, pas de Russie ». Mais, plus ils se sentent menacés par la France, plus ils cherchent la « protection » d’un plus fort. Même la sortie fracassante de la CEDEAO est le résultat des sanctions drastiques maintenues dans la durée contre Niger, étouffant son économie et ses finances, aggravant les conditions de vie des populations. Donc, cette attitude de défiance a été co-produite par le CNSP, la France et les organisations sous régionales

Pour répondre à votre question proprement dite, la souveraineté n’est pas un simple slogan. Elle suppose au minimum que nous ayons un contrôle effectif de notre territoire, que nous pouvons le défendre contre toute agression extérieure et intérieure, que nous ayons un empire sur notre monnaie d’échange et que nous puissions subvenir à nos besoins fondamentaux (nourrir, éduquer, soigner et habiller les Nigériens) sans la « Ba’ra ». Donc, la souveraineté, tout comme la liberté, sont des conquêtes permanentes.


L’Autre Républicain : La CEDEAO vient finalement de lever ses sanctions contre le Niger. Quelle est votre appréciation du bras de fer CEDEAO VS Niger ?


Aminou LAOUALI : Je me félicite que les dirigeants de la CEDEAO et de l’UEMOA soient finalement revenus à la raison, après pratiquement 7 mois de sanctions inutiles, puisqu’elles ne leur ont permis d’atteindre aucun des objectifs qu’ils se sont fixés. J’apprécie néanmoins cette prise quoique tardive qui permettra de soulager les souffrances endurées par les populations nigériennes.


A ce stade, je voudrai insister sur le fait que nous ne devons gérer l’Etat avec uniquement de l’orgueil et des états d’âme, mais avec vos cerveaux et en toute responsabilité, en prenant en compte ce qui correspond à l’intérêt général. Par exemple, puisque la CEDEAO a levé ses sanctions illégales, ce serait contre-productif de la part du Niger de fermer ses frontières terrestres et aériennes avec le Nigéria et le Bénin. De même, à moins d’avoir une solution à court terme au problème d’approvisionnement en énergie électrique, ce ne serait pas réaliste de se priver de l’offre du Nigéria. Quitte à rompre le contrat lorsque nous serions autosuffisants.


L’Autre Républicain : A votre avis, que faire pour un retour effectif à notre processus démocratique interrompu le 26 juillet 2023 ?


Aminou LAOUALI : Voici une question compliquée, au stade actuel, où l’analyse de la plupart de nos compatriotes, y compris une partie de ceux qui dirigent, est informée à la fois par les sentiments, l’esprit de revanche et l’orgueil. Sinon, en principe, c’est bien simple : il faut décliner le programme de résilience pour la sauvegarde de la patrie ; il faut fixer une limite temporelle à la période de transition qui peut ne pas « excéder 3 ans » comme l’a dit Tchiani ou de 3 à 5 ans comme suggéré par le forum d’Agadez ; il faut mettre en place les organes de transition exécuter l’agenda de la transition.


Pour finir, je pense même qu’il n’est pas nécessaire d’organiser le forum national de dialogue inclusif, qui pourra poser plus de problèmes qu’il n’en résoudra ; et dont le mandat pourra être confié au Conseil Consultatif National.

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